Geneviève Le Saux

Sélection à l’Université : on se trompe de débat !

Depuis quelques semaines, je me « promène » sur le site Admission Post Bac avec les élèves de Terminale que j’accompagne dans le cadre de Bilan d’Orientation.

Et voici ce que  je découvre au gré de mes recherches :selection université

Licence Economie-Gestion à Lyon 2  (portail Institution et Société : 225 places pour les néo entrants)

Licence de Droit Economie à Paris Sorbonne : 50 places

Terme employé sur APB : Licence à capacité limitée.

Pour les filières  Psychologie / STAPS : certaines académies procèdent par tirage au sort. Ainsi en filière STAPS à l’Université de Nantes 25 % des candidats ont été rejetés en 2013 par le tirage au sort.

Pourquoi se trompe-t-on de débat ?

Le problème n’est pas la sélection à l’entrée mais plutôt la non construction de projet  pour les élèves arrivant à l’échéance d’APB ou échéance de fin de Licence et candidature en Master  ainsi que la non réflexion constructive sur l’orientation avant la Terminale.

Au lycée, dès la 2nde les messages entendus par les élèves sont axés sur le choix de filières mais sans aucune projection et visibilité sur un futur non pas universitaire mais professionnel.

Les études ne sont pas une fin en soi mais un moyen pour accéder à un emploi puis à une carrière professionnelle, la plus épanouissante possible (de préférence !)

Le « passe ton Bac d’abord ! » n’a plus aucun sens en 2016 puisque 88 %  (et 91,5 % e
n filière générale) de nos chers ados auront leur Baccalauréat et 53.4 % des Baccalauréats généraux avec une mention !

Simplement, en 2016  le système post bac ne peut pas « intégrer » correctement tout le flot de ces diplômés qui, pour la majorité, n’a aucun projet professionnel en tête.

Quelques idées à expérimenter

  • si nous faisions un peu découvrir la réalité des métiers à nos enfants avant leur premier stage universitaire (en 3ème année en général !…) ?                   Certains élèves passent à travers le stage de découverte de 3ème  au collège car certains établissements estiment encore que c’est une perte de temps et ne permet pas de terminer dans le programme scolaire  …. ?
  • si nous leur expliquions que les métiers porteurs entre 2012 et 2022 ne nécessitent pas forcément de s’aventurer en Licence  sont :
  1. les services à la personne (aide à domicile – assistante maternelle – professionnels de l’action sociale
  2. les métiers de la santé (aide soignants, infirmiers, sage-femme)
  3. les métiers de l’informatique et du numérique (des formations accessibles pour des élèves passionnés d’informatique et n’ayant pas le bac pour le développement web vont prendre de l’ampleur)
  • si nous arrêtions de leur faire passer le message qu’avec un Bac+5, il / elle aura plus de chance de trouver un emploi ?
  • si l’ombre du chômage à l’issue de leur cursus n’était plus une angoisse mais une motivation pour commencer à construire un projet professionnel dès le lycée ?
  • si les adultes partageaient un peu positivement sur leur quotidien professionnel ? ( je vous renvoie à mon blog et l’article sur  La réussite en 3 kiffs  )

Je lance le débat !